Noël et le Nouvel An approchent, les bulles sont le symbole de nos soirées de fêtes !
Découvrez les boissons pétillantes de nos Plus Beaux Détours pour égayer vos tables en cette période festive !

Le Crémant de Bourgogne

L’histoire vinicole de la Bourgogne remonte à plus de 2 000 ans. À Châtillon-sur-Seine, en Côte-d’Or, la culture de la vigne est liée au vase de Vix, fabuleux trésor découvert lors de fouilles archéologiques, dans une tombe princière. Il aurait été réalisé au VIe siècle av. J.-C., dans une cité grecque. Ce large récipient permettait de servir le vin. Avec le travail des moines, la production de vin se développe massivement dès l’époque carolingienne.

visite guidée avec dégustation Domaine Jean Girard
© Marie SALOMON OT Châtillonnais

Au cours du XVIIIe siècle, le goût pour le vin pétillant se développe avec l’essor du Champagne. En Bourgogne, les mousseux, faits à base de vin, apparaissent au début du XIXe siècle.

Après avoir servi lors des campagnes militaires de Napoléon Bonaparte, le maréchal Marmont retourne dans son domaine familial de Châtillon-sur-Seine. Propriétaire de plusieurs hectares de vigne, il décide de se consacrer à l’élaboration de nouvelles techniques viticoles. En 1820, le maréchal fait venir des plants de vigne de Champagne et des betteraves à sucre avec lesquels il parvient à obtenir un vin mousseux sucré.

La production de ce vin effervescent se développer tout au long du XIXe siècle entre les villes de Dijon et Tonnerre, où les sols de calcaire sont durs. Après une longue période de déclin provoquée par l’arrivée du phylloxéra, puis par les deux guerres mondiales, le Crémant de Bourgogne réapparait dans les années 1980. Il devient un vin d’appellation d’origine contrôlée. Blanc ou rosé, il est issu des cépages de Pinot noir, de Chardonnay, de Gamay et d’Aligoté.

Le Crémant de Bourgogne, avec ses arômes subtils, accompagne volontiers les apéritifs !

© VanessaGpics

La Clairette de Die

La Clairette de Die est née, selon la légende, au temps des Voconces, peuple gaulois des environs de Diois et de Crest, dans la Drôme. Pline l’Ancien, auteur romain, raconte qu’un des habitants avait un jour abandonné dans une rivière, des jarres remplies de vin. Après l’hiver, les jarres sont retrouvées. À la surprise de tous, le vin n’était plus le même. Un délicieux breuvage pétillant et sucré l’avait remplacé. Au XVIIIe siècle, la Clairette de Die devient populaire et obtient de l’État, en 1910, une appellation d’origine. 

Le procédé de fabrication de la Clairette de Die suit la méthode dioise ancestrale, c’est-à-dire sans ajout supplémentaire de sucre. La fermentation, qui s’effectue avec le froid, utilise seulement le sucre contenu dans le raisin. Le secret de sa fabrication repose sur deux cépages : le muscat blanc à petits grains et la clairette blanche.

Situées au bord de la Drôme, les vignes bénéficient de la chaleur méditerranéenne et de la fraîcheur des montagnes du Vercors. Servie le plus souvent avec les desserts, la Clairette de Die, est fruitée et pétillante.

Le cidre du Val de Rance

© agence Les Conteurs

Le cidre du Val de Rance se développe dès l’Antiquité en Bretagne. On y buvait déjà un vin de pomme. Au XIIe siècle, l’apparition des pressoirs permet d’améliorer la production de cette boisson. Concurrencée par les vins du Midi, la Bretagne se tourne vers ce breuvage pétillant. La région de la Rance abandonne l’activité maritime pour se concentrer à la production agricole.

Origine disputée entre les Basques, les Normands et les Bretons, le cidre devient populaire à partir du XIVe siècle. Les Basques auraient fait découvrir aux Bretons et aux Normands cette boisson à base de pommes et de miel lors d’expéditions en mer.

Les pommes récoltées à l’automne, sont pressées avant de procéder à la longue fermentation. Le cidre est parfois peu filtré pour laisser passer les troubles.

Dans la région de Dinan, en Côtes-d’Armor, le cidre Val de Rance est créé en 1953 par neuf producteurs, désireux de s’associer sous le nom « Les Celliers Associés ». Brut ou doux, le cidre Val de Rance accompagne galettes et crêpes !

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La Blanquette de Limoux

La Blanquette de Limoux, vin emblématique de l’Aude, a été inventée par les moines bénédictins de Saint-Hilaire en 1531. Un jour, un des moines s’aperçoit que le vin, mis dans des bouteilles fermées, formait peu à peu de la mousse. Né naturellement de la vigne, ce vin pétillant acquiert immédiatement une renommée. Plusieurs textes de l’époque nous font part de ses qualités remarquables. La Blanquette de Limoux est célèbre chez les grands seigneurs qui en consomment pour célébrer leurs victoires militaires.

Son nom vient des petits pointes blanches présentes sur les feuilles du cépage de Mauzac. Ce vin est également issu des cépages de Chardonnay et de Chenin. Depuis 1938, il est AOC.

Après le pressurage des raisins, la Blanquette de Limoux nécessite une seconde fermentation en bouteille. Le vin devient mousseux après avoir passé neuf mois en cave. Avant d’ajouter le bouchon de liège, une liqueur est ajoutée.

La Blanquette de Limoux avec sa robe jaune, comporte de fines bulles. Avec son goût sec voire brut, il se déguste en apéritif ou avec des desserts chocolatés.

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Le Crémant d’Alsace

La culture de la vigne en Alsace remonte au Ier siècle av. J.-C. lorsque l’armée romaine y pénètre. Mais, il faut attendre le XIXe siècle pour que le vignoble atteigne une superficie de 30 000 hectares de vignes.

Julien Dopff, fils d’un vigneron alsacien, assiste lors de l’Exposition universelle de 1900 à une démonstration du savoir-faire champenois sur les vins pétillants. Après un séjour en Champagne, Julien rapporte dans sa région natale la technique de la seconde fermentation. Celle-ci permet d’obtenir la mousse à l’intérieur de la bouteille. Pierre, son fils, poursuit son œuvre. Le Crémant d’Alsace était né ! Wissembourg, dans le Bas-Rhin, devient un grand lieu de production de ce vin pétillant.

En 1974, plusieurs producteurs se regroupent pour adopter la méthode traditionnelle, la champenoise, la seule permettant de produire un vin à bulles en Alsace. En 1976, avec l’accord des Champenois, ils obtiennent l’appellation Crémant d’Alsace.

De couleur blanche, ce vin utilise les cépages de l’Auxerrois, du Chardonnay, du Riesling, du Pinot blanc, gris et noir.

La Badoit

 

Probablement déjà appréciée des Romains, l’eau pétillante de la ville de Saint-Galmier, dans le département de la Loire, provient d’une source naturelle. En 1884, des thermes romains y ont été découverts.

En 1778, Richard Martin de Laprade, de l’Académie des Sciences, étudie les eaux de Saint-Galmier. Il conclut dans un rapport écrit que la source, située à 100 mètres de profondeur dans du granit, possède de nombreuses vertus thérapeutiques. L’eau jaillit d’un souterrain, à une température de 16°C. La source est appelée Fontfort, c’est-à-dire la fontaine forte. Richard Martin de Laprade conseille au roi Louis XVI de la consommer pour faciliter la digestion.

Cette eau gazeuse ne devient Badoit qu’à partir de 1837, lorsqu’Auguste Saturnin Badoit, jeune entrepreneur de 36 ans, commercialise cette eau en bouteille. Elle est distribuée dans les pharmacies, les épiceries et les hôtels. Cette première eau minérale commercialisée est reconnue officiellement par l’Académie de médecine en 1897, comme générant de nombreux bienfaits pour le corps humain. Riche en magnésium, calcium et fluor, l’eau Badoit devient du « thermalisme à domicile ».

La production s’accélère à partir des années 1950, avec l’apparition des grandes surfaces. Après différents rachats par le groupe Evian puis Danone, Badoit continue de produire son eau minérale aux fines bulles. Des gammes aromatisées ont ensuite été créées.

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L’eau de Vals

En plein cœur de l’Ardèche, la ville de Vals-les-Bains, célèbre pour ses thermes, est dotée d’une eau exceptionnelle, devenue l’emblème de la région.

Depuis 1602, cette eau pétillante est présente à la cour du roi de France. Découverte par un jeune pêcheur, Martin Brun, lors d’une promenade le long de la Volane, elle est réputée pour soigner les calculs rénaux. La fontaine est immédiatement considérée comme miraculeuse. De nombreux médecins et apothicaires reconnaissent ses bienfaits uniques.

Après la guérison de Martin Brun, Claude Expilly, président du parlement de Grenoble au début du XVIIe siècle, soigne sa maladie en buvant de cette eau.  En 1689, Madame de Sévigné écrit dans une lettre adressée à sa fille, que l’eau de Vals-les-Bains est prodigieuse. Louis XIV et Louis XV en deviennent de grands consommateurs, sous les conseils des médecins.

L’eau pétillante est distribuée partout en France dans des bouteilles en verre, dont la forme s’embellit au cours du XIXe siècle.

Captée dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche, l’eau de Vals-les-Bains est toujours embouteillée et scellée sur place !

Article rédigé en partenariat avec J’aime mon patrimoine